Maiser
éditions d'en bas, 2021
Traduit de l'italien par Christophe Mileschi
ISBN: 978-2-8290-0628-9
Alborghetti raconte l’histoire de Bruno, « mangeur de maïs » issu d’un milieu paysan pauvre de l’Ombrie, qui, sans le sou, vient chercher du travail au Tessin dans les années 1950 avec sa famille.
Envers et contre tout, Bruno et sa femme Fermina se une modeste situation à Mendrisio avec dans leur cœur une Ombrie disparue. De l’après-guerre à nos jours, nous suivons le destin d’un petit homme humble et digne, déchiré entre deux pays. Un destin qui n’est pas sans nous rappeler l’histoire trop souvent oubliée de tant d’autres immigrés.
Maiser est un roman qui reconstitue avec grande justesse une réalité socio-historique tout en renouvelant la tradition de la narration en vers. Le succès de l’œuvre réside avant tout dans la manière dont elle est racontée. Alborghetti choisit la forme épique de l’épo-pée en vers afin de rendre hommage à ses héros, des gens simples au destin invisible.(...) le roman en vers de Fabiano Alborghetti, qui met en scène l’histoire d’un «homme ordinaire» d’une «vaste famille», d’une longue portion de siècle. De l’un à l’autre, c’est-à-dire de l’histoire individuelle à l’histoire collective, et l’on pourrait ajouter de l’individu à la conscience de classe, ce livre courageux tente de mettre la poésie au service du plan incliné de la narration sociale. Roman/poème à contre-emploi,
Maiser met à mal la figure d’une écriture déjà attestée par le parcours antérieur de l’auteur: de L’opposta riva (2006), avec ses clandestins sans nom traqués par le destin, aux horreurs quotidiennes de Registro dei fragili (2009), Alborghetti a toujours plongé ses outils poétiques dans la réalité la plus brûlante. Or, une brûlure identique se prolonge dans les décennies de l’histoire italienne du XXe siècle, dans les «yeux des loups» et désespérés de «ces culs-terreux» émigrés du Sud. Comme toujours, «face à la vie, même la plus gauchie».
Christophe Mileschi est né en 1961 à Nancy. Il est actuellement professeur de littéra-ture italienne contemporaine à l’université Paris Nanterre. Il a publié dans des revues spécialisées sur des questions touchant l’histoire des sciences et des idées, l’éthique, la construction de l’identité nationale, le rapport entre littérature et histoire. Il est aussi l’auteur de plusieurs essais, de textes divers de création et d’un certain nombre de traductions. Il a été membre, d’octobre 2005 à juin 2008, de la Commission Litté-ratures étrangères du Centre National du Livre, qu’il a ensuite présidée de juin 2008 à juin 2011.
Envers et contre tout, Bruno et sa femme Fermina se une modeste situation à Mendrisio avec dans leur cœur une Ombrie disparue. De l’après-guerre à nos jours, nous suivons le destin d’un petit homme humble et digne, déchiré entre deux pays. Un destin qui n’est pas sans nous rappeler l’histoire trop souvent oubliée de tant d’autres immigrés.
Maiser est un roman qui reconstitue avec grande justesse une réalité socio-historique tout en renouvelant la tradition de la narration en vers. Le succès de l’œuvre réside avant tout dans la manière dont elle est racontée. Alborghetti choisit la forme épique de l’épo-pée en vers afin de rendre hommage à ses héros, des gens simples au destin invisible.(...) le roman en vers de Fabiano Alborghetti, qui met en scène l’histoire d’un «homme ordinaire» d’une «vaste famille», d’une longue portion de siècle. De l’un à l’autre, c’est-à-dire de l’histoire individuelle à l’histoire collective, et l’on pourrait ajouter de l’individu à la conscience de classe, ce livre courageux tente de mettre la poésie au service du plan incliné de la narration sociale. Roman/poème à contre-emploi,
Maiser met à mal la figure d’une écriture déjà attestée par le parcours antérieur de l’auteur: de L’opposta riva (2006), avec ses clandestins sans nom traqués par le destin, aux horreurs quotidiennes de Registro dei fragili (2009), Alborghetti a toujours plongé ses outils poétiques dans la réalité la plus brûlante. Or, une brûlure identique se prolonge dans les décennies de l’histoire italienne du XXe siècle, dans les «yeux des loups» et désespérés de «ces culs-terreux» émigrés du Sud. Comme toujours, «face à la vie, même la plus gauchie».
Christophe Mileschi est né en 1961 à Nancy. Il est actuellement professeur de littéra-ture italienne contemporaine à l’université Paris Nanterre. Il a publié dans des revues spécialisées sur des questions touchant l’histoire des sciences et des idées, l’éthique, la construction de l’identité nationale, le rapport entre littérature et histoire. Il est aussi l’auteur de plusieurs essais, de textes divers de création et d’un certain nombre de traductions. Il a été membre, d’octobre 2005 à juin 2008, de la Commission Litté-ratures étrangères du Centre National du Livre, qu’il a ensuite présidée de juin 2008 à juin 2011.
REVUE DE PRESSE (EXTRAITS)
La destinée de ce Maiser, «mangeur de polenta» déchiré entre deux ailleurs, emporte par la force expressive d’une narration sensible et empa[1]thique, mais aussi par la singu[1]lière beauté de la versification, contemporaine en sa liberté formelle toute de syncopes et d’inflexions, jouant volontiers avec les blancs.. (...)
Alborghetti n’est pas un poète spéculatif, un de ces chantres aux obscurités métaphoriques. C’est un poète engagé, bel et bien connecté au réel et à ceux qui y cherchent leur place; si du mystère demeure parfois au cœur de son lyrisme, c’est qu’il honore l’insaisissable densité de ces existences dispersées, la se[1]crète et intranquille nostalgie de «ceux qui sont venus pour ne rester qu’un moment mais que le soir a surpris en des terres lointaines»
Thierry Raboud, La Liberté
L’intention de ce roman en vers est transparente: user d’une forme épique et poétique pour magnifier la rude expérience de la migration et rendre hommage à cet «homme normal». Ce choix d’un genre un peu fantomatique depuis que le roman médiéval a lentement basculé vers la prose se double d’une rigueur historique et documentaire fondée sur des archives et des interviews conduites par l’auteur. Des événements historiques précis rythment le récit qui se déploie en 70 chapitres, divisés en trois parties et un épilogue, et court de 1948 à 2013 (...)
C’est une démarche louable et sans doute nécessaire que de donner à voir l’histoire sociale du point de vue de gens ayant peu voix au chapitre (...)
Jean-Bernard Vuillème - Le Temps
Alborghetti n’est pas un poète spéculatif, un de ces chantres aux obscurités métaphoriques. C’est un poète engagé, bel et bien connecté au réel et à ceux qui y cherchent leur place; si du mystère demeure parfois au cœur de son lyrisme, c’est qu’il honore l’insaisissable densité de ces existences dispersées, la se[1]crète et intranquille nostalgie de «ceux qui sont venus pour ne rester qu’un moment mais que le soir a surpris en des terres lointaines»
Thierry Raboud, La Liberté
L’intention de ce roman en vers est transparente: user d’une forme épique et poétique pour magnifier la rude expérience de la migration et rendre hommage à cet «homme normal». Ce choix d’un genre un peu fantomatique depuis que le roman médiéval a lentement basculé vers la prose se double d’une rigueur historique et documentaire fondée sur des archives et des interviews conduites par l’auteur. Des événements historiques précis rythment le récit qui se déploie en 70 chapitres, divisés en trois parties et un épilogue, et court de 1948 à 2013 (...)
C’est une démarche louable et sans doute nécessaire que de donner à voir l’histoire sociale du point de vue de gens ayant peu voix au chapitre (...)
Jean-Bernard Vuillème - Le Temps